DESCRIPTION
Ce mois de février est particulier, la floraison un mois d’avance. On peut déjà observer les Erythrones dent-de-chien, les Scilles à deux feuilles, les pulmonaires, Corydalis solida, Penchons-nous cette fois sur les Erythones.
L’Erythronium dens-canis, est appelée familièrement la Dent-de-chien ou Erythrones. Son nom de Genre, Erythronium, vient du grec Eruthros qui signifie rouge. Couleur qui caractérise la fleur et les taches sur les feuilles, même si ce n’est pas vraiment rouge. Son nom d’espèce, du latin dens-canis, évoque la forme en dent de chien de son bulbe blanc. Cette fleur est très facilement identifiable. Cette plante possède deux feuilles opposées, basales, elliptiques, d’un vert glauque et maculées de taches brunes/rougeâtres. Sa hampe porte une grande fleur solitaire penchée aux sépales identiques aux pétales roses vif tachés de blanc et renversés, on parle de tépales. Son périgone (ensemble des tépales) se divise en 6 parties libres rapprochées à la base. La plante a 6 étamines plus courtes que le périgone et saillantes, chacune surmontée d’une anthère rouge.
Maintenant que vous pouvez l’identifier, la trouver est une tout autre histoire. Il vous faudra connaître son biotope et la rechercher entre mi-février et juin, de fonction de l’altitude et de l’ensoleillement. Cette espèce est présente dans les montagnes d’Europe occidentale et orientale. En France, elle est assez commune de l’étage collinéen à l’étage sub-alpin jusqu’à 2 300 mètres mais plus localisée dans l’arc alpin (En ce qui nous concerne le Massif du Jura, pré-alpes de Savoie). La Dent-de-chien héliophile mais peut s’accommoder de la mi-ombre. Ainsi on la trouve dans les pelouses, landes ou les clairières. Elle se plaît également au sein des forêts caducifoliées de chênaies pédonculées et hêtraies à forte diversité (Querco – Fagetea) et les charmaies thermophiles (Carpinion betuli) mais également les boulaies et les chataîgneraies. Il lui faut un minimum d’humidité sans être mouillée non plus. Elle les terrains calcaires.
Cette espèce est protégée. Au niveau départemental en Aquitaine, au niveau régional en Franche-Comté, et sa cueillette est réglementée en Isère.
FAMILLES DES LILIACEAE
L’Erythronium dens-canis fait partie de la famille des Liliaceae, au même titre que la Fritillaria meleagris ou le Lilium martagon. Toutes les espèces d’une même famille ont les mêmes caractéristiques florales qui sont décrites dans une formule. Aujourd’hui la botanique est riche en connaissances et la bibliographie nous donne déjà ces informations. Nous pouvons donc facilement trouver la formule florale de chaque famille dans un livre ou sur internet et ainsi connaitre les caractéristiques communes à chaque espèce d’une même famille.
Pour déterminer la famille d’une fleur, ici Erythronium dens-canis, il nous suffit de compter ses pièces florales et d’écrire sa formule florale. Même s’il est vrai que ce n’est pas toujours bien simple
Les pièces florales :
– L’ensemble des pétales de la fleur forment la corolle. L’ensemble des sépales forment le calice. La corolle et le calice forment ce que l’on appelle le périanthe. (sépales + pétales = calice + corolle = périanthe).
– Les étamines, organes reproductives mâles, constituent l’androcée.
Pour déterminer la formule florale on compte le nombre d’étamines
– Les carpelles, organes reproductives femelles constitués de stigmates (entrées du pollen), de styles (conduisent le pollen) et de loges comportant des ovules (réceptionnent le pollen), constituent le gynécée ou pistil.
Pour déterminer la formule florale on compte le nombre de carpelles ou de loges.
Pour déterminer la formule florale on compte le nombre de sépales, de pétales, d’étamines et de carpelles ou de loges.
Elle est décrite de la façon suivante :
nS+xP+yE+zC
soit, n Sépales, x Pétales, y Etamines + z Carpelles.
Pour l’Erythronium dens-canis, il est assez simple à partir d’une bonne photo de faire ce dénombrement, même s’il est préférable de le faire sur le terrain surtout pour les carpelles. Les Erythrones possèdent des fleurs bisexuées (comportent les organes mâles et les organes femelles). Le calice possède 3 sépales et la corolle est constituée de 3 pétales. Ces pièces florales sont de forme et de couleur identique. Un néophyte ne peut pas faire les différencier ni même le deviner. Sur les photos on peut les compter. On peut aussi observer 6 étamines. Observez bien le pistil. Vous verrez alors qu’à son bout il se divise en 3 parties, ce sont les stigmates. Il y en a autant que d’ovaires ou carpelles. Chacun le sien. Il y a donc 3 carpelles.
Au final la formule florale de l’Erythronium dens-canis est 3S+3P+6E+3C, celle de la famille des Liliaceae. Et la description ci-dessus est valable pour tous les Liliacées.
MES OBSERVATIONS
L’érythrone est une plante que j’affectionne particulièrement. Elle fait partie des plantes précoces et annonciatrice de la fin de l’hiver. En tant que photographe du végétale, elle est, au même titre que la nivéole ou la fritillaire, un Graal. Elle est un incontournable des plantes espèces photogéniques, d’autant plus qu’en février mars il n’y a pas beaucoup d’autres espèces à photographier.
Selon les localités, les érythrones dent-de-chien sont accompagnés de scilles à deux feuilles (Scilla bifolia), jonquilles (Narcissus pseudo-narcissus), Pulmonaire (Pulmonaria officinalis), Adoxe musquée (Adoxa moschatellina), Primevère acaule (Primula vulgaris), Primevère officinale (Primula veris), petites véroniques (Vinca minor), Corydale à bulbe plein (Corydalis solida), Orchis sureau (Dactylorhiza sambucina), et des véroniques petit-chêne (Veronica chamaedrys).
Pour les parcelles boisées, une fois que l’érythrone est passée, j’ai pu observer l’anémone des bois (Anemone nemorosa), l’anémone fausse renoncule (Anemone ranunculoides).
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